La Société archéologique et historique a pour but statutaire « l’étude de tout ce qui concerne le passé de notre pays et particulièrement de la région nantaise ». En cela, elle est historique, étudiant les faits et évènements du passé et les restituant en un récit, construction humaine inscrite dans l’époque de son écriture certes, mais constituant une indispensable somme d’informations sur le passé ; en témoignent les nombreux articles, mémoires, communications produits par ses membres depuis un siècle et demi et publiés dans la collection de ses bulletins. Elle a été activement archéologique, à l’époque où elle organisait elle-même des fouilles ; elle continue à l’être en étudiant et reconstituant l’histoire à travers les vestiges matériels qui sont encore mis au jour sur le territoire, et aussi ceux qui subsistent en élévation, car l’archéologie n’est pas que du sous-sol et est maintenant de toutes les époques. C’est pourquoi elle s’est associée à l’action du Forum Nantes patrimoines pour la sauvegarde de plusieurs sites nantais, depuis l’affaire de l’îlot Lambert jusqu’à elle des chapelles espagnoles du couvent des Cordeliers de Nantes. La presse locale mais aussi les éditoriaux du Bulletin de liaison s’en sont fait l’écho. Et après les appels à la vigilance et l’expression des inquiétudes qui ne manquaient pas de se faire jour au gré du déroulement des évènements, l’heure est maintenant à l’espoir, celui que j’annonçais l’an passé, celui de la prise en compte des enjeux patrimoniaux au sein de la ville, par l’ensemble des acteurs institutionnels, professionnels et amateurs éclairés.
Il faut mettre au crédit du conseil nantais du patrimoine créé en septembre 2010, et au sein duquel la société est représentée, le déblocage d’une situation catastrophique, mal engagée et jugée quasiment perdue. Il y a aujourd’hui une possibilité de « sortie de crise », avec sauvetage partiel des chapelles, et surtout réflexion globale sur l’ensemble de l’îlot du couvent et de la collégiale Notre-Dame toute proche, à des fins d’étude archéologique et historique propre à éclairer les urbanistes et les aménageurs dans leurs interventions futures. Cette démarche peut être à l’initiative de nombreuses autres, dans une ville en mutation et où les patrimoines sont divers et quelquefois imbriqués. Dans cette perspective et en y apportant sa contribution, la société est et sera archéologique et historique.