Natif des marches de Bretagne (Touvois), Legéen depuis 1930, Alain Chantreau a eu une double vie : homme d'église et homme de lettres. Après des études supérieures dans les séminaires diocésains, il est ordonné prêtre en 1952, et se tourne vers l'enseignement, d'abord à l'Externat des Enfants nantais où il est directeur de l'internat de 1955 à 1967 puis à la direction du collège Saint-Stanislas de Nantes de 1967 à 1976. Plus près de son sacerdoce, il devient ensuite aumônier de l’Institution Blanche de Castille de 1976 à 1988 avant de reprendre l’enseignement actif à l’Université catholique de l’Ouest où il est chargé de cours avant qu'on lui en confie la direction du département des Lettres jusqu'en 1992. On est mis ensuite au service des paroisses d'Orvault (1992-1997) et Sautron (1997-2013) avant de prendre sa retraite à la maison du Bon-Pasteur à Nantes.
Alain Chantreau a eu toute sa vie le goût de la littérature, depuis l'obtention d'une licence de lettres classiques à l’Université catholique de l’Ouest puis d'un doctorat de 3e cycle de littérature française avec une thèse sur Stendhal : La Religion dans la Vie de Henry Brulard. Il n'y a donc pas d’étonnement de le voir, à côté de sa vie sacerdotale et professionnelle, s'engager dans la vie associative, d'abord autour de Stendhal : membre de la Société nantaise d'études littéraires, il est rédacteur pour la revue Stendhal Club et organise de nombreux congrès dont celui de Nantes en 1971, sur le thème « La Province dans le roman » dont il assure la responsabilité de la publication des actes. Plus tard, l'Académie de Bretagne le nomme parmi ses membres titulaires en 1982, il assure le secrétariat de l'institution de 1993 à 1997. En même temps, il a rejoint la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique dans le Bulletin de laquelle il écrit plusieurs articles (1981 à 1992) et dont il devient le président de 1987 à 1990, secondé par son active secrétaire générale Andrée Viaud. Il assiste régulièrement aux congrès de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne dans les mémoires de laquelle il publie de 1984 à 2004.
C'était sans compter sa petite patrie si importante pour lui, Legé. En 1980, il réunit autour de lui plusieurs de ses compatriotes et fonde l'association Les Amis de Legé, qu'il préside pendant de très nombreuses années. En 1995, il crée ce qui est devenu une « institution locale », les Journées historiques de Legé, qui permettent chaque année de proposer conférences et visites sur le thème local et, souvent, des guerres de Vendée. Grâce à ses successeurs, cette manifestation a toujours lieu en fin de premier semestre.
Jean-François Caraës
Approche bibliographique
Sur la littérature : à la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, Théodore Chasles de La Touche dans le débat romantique (1982), Inauguration de la plaque "Elvire" (1983), Nantes et les Nantais dans la légende de Tristan et Iseult (1986), à la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, La mer dans la légende de Tristan et Iseult (1987), Femmes romanesques évoquées à Nantes au XIIe siècle (2000).